Le principe du bionettoyage illustré par un homme en train de travailler dans une clinique

- Communiqué de presse - Santé

Le principe du bionettoyage : définition et enjeux RSE

Imposé dans certains secteurs, le bionettoyage est crucial dans les zones à environnement maîtrisé : établissement de santé, industrie pharmaceutique, agroalimentaire… Réalisé suivant des règles précises avec des techniques adaptées, il s’appuie sur un protocole élaboré pour répondre aux exigences hétérogènes du secteur concerné. Mais concrètement, qu’est-ce que le principe du bionettoyage ? Gros plan sur le bionettoyage et sa pratique, en particulier dans le secteur sanitaire et médico-social !

Le principe du bionettoyage : définition et périmètre d’action

Le bionettoyage et ses objectifs

Le bionettoyage consiste à nettoyer et désinfecter les espaces sensibles aux contaminations. Il s’agit d’assurer la propreté des surfaces et de supprimer les micro organismes potentiellement présents dans les zones à risques ou recevant du public.

En milieu hospitalier comme en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), l’objectif final est double :

  • maîtriser la biocontamination des surfaces ;
  • lutter contre toute forme de contamination des patients et des résidents, afin d’éviter les infections associées aux soins (IAS).

Le bionettoyage dans les zones à environnement maîtrisé

Pratiqué dans l’industrie pharmaceutique dans des salles propres, le bionettoyage est une préoccupation aussi majeure dans les secteurs agroalimentaire et sanitaire. Il est réalisé dans des zones à risques ayant différents niveaux de criticité.

Dans les établissements de santé, par exemple, les salles d’opération sont des milieux qui doivent être parfaitement maîtrisés, différemment des chambres d’hospitalisation. Les prestataires de bionettoyage doivent donc adapter leurs procédures en fonction de l’environnement dans lequel ils interviennent. Et ce, toujours dans le but de maîtriser parfaitement la biocontamination des surfaces.

Le bionettoyage des points d’eau

La biocontamination de l’eau fait l’objet d’une surveillance particulière dans les établissements de santé. L’objectif : éviter à tout prix la création de bras morts, qui peuvent favoriser le développement de la légionelle dans les réseaux d’eau chaude sanitaire.

Il est donc nécessaire de purger les points d’eau, de remplacer régulièrement les filtres terminaux ajoutés aux robinets et pommeaux de douche afin d’assurer une distribution d’eau de qualité optimale.

Un détartrage des mousseurs est également prescrit pour limiter les dépôts calcaires au niveau de la robinetterie. En effet, le calcaire est un support propice au développement des bactéries. De la même manière, les siphons doivent être désinfectés régulièrement pour limiter les risques de contamination par projection de germes stagnants à l’intérieur.

En lien avec le carnet sanitaire obligatoire dans les établissements de santé, ces prestations doivent être tracées et suivies afin de garantir une parfaite maîtrise de la qualité de l’eau dans les réseaux.

Les règles spécifiques du bionettoyage

La classification des zones d’intervention

Pour une meilleure prise en compte de l’environnement, les zones à nettoyer et désinfecter sont classées en fonction de leur risque infectieux.

  • En zone 1, les risques sont faibles : ce sont, par exemple, les halls d’entrée et bureaux administratifs.
  • En zone 2, les risques sont jugés modérés – c’est le cas dans les salles de consultation notamment.
  • En zone 3, les risques infectieux sont plutôt élevés, comme en chambre d’hospitalisation.
  • En zone 4, le risque est très élevé : cette classe de risques infectieux s’applique aux zones propres dans lesquelles la contamination des surfaces, de l’air ou de l’eau doit être parfaitement maîtrisée. C’est-à-dire dans les salles d’opération, les chambres de patients immunodéprimés, les services de réanimation ou de greffés, les zones de stérilisation, ainsi que certains espaces de la pharmacie tels que les unités de reconstitution centralisée des cytotoxiques (URRC) dédiées à la préparation des traitements de chimiothérapie.

À partir de ce classement, chaque secteur d’intervention et chaque zone à traiter fait l’objet de procédures spécifiquement adaptées – concernant le bionettoyage, l’habillage ou encore les règles d’hygiène et de conduite à respecter.

Le comportement peut en effet avoir une incidence sur les infections, avec le phénomène de contaminations croisées. C’est pour cela que les agents sont systématiquement formés aux risques infectieux, et particulièrement sensibilisés à l’hygiène des mains !

Les principes du bionettoyage : un ordre précis et logique à suivre

Les prestations de bionettoyage doivent respecter certains principes généraux. À commencer par un ordre logique à suivre pour nettoyer et désinfecter les espaces...

  • Le nettoyage doit se faire de haut en bas – à cause du phénomène de sédimentation des particules qui caractérise le bionettoyage.
  • En commençant par les zones les moins contaminées, pour terminer avec les plus infectées afin d’éviter la propagation des micro organismes. Dans les chambres d’hospitalisation, le bionettoyage s’effectue ainsi des zones les plus éloignées du lit vers les plus proches.
  • Depuis les surfaces les moins touchées vers les points de contact les plus fréquents : de ce fait, la désinfection des interrupteurs électriques et poignées de porte se trouve toujours en fin de protocole.

Ces principes du bionettoyage interviennent dans la rédaction des protocoles, qui se composent d’une succession d’étapes chronologiques et cohérentes. Ils prennent également en compte les recommandations du Centre de prévention des infections associées aux soins (CPIAS), dont la mise en application concrète au sein de chaque établissement de santé est assurée par le Comité de lutte contre les infections associées aux soins (CLIAS).

Une veille technique et réglementaire s’impose pour pouvoir toujours s’appuyer sur les recommandations applicables.

Les protocoles de bionettoyage : adaptation au contexte et évolution des méthodes

Attention, tout d’abord, à ne pas confondre protocole et mode opératoire. Pour faire simple, un protocole est caractérisé par une succession d’étapes à respecter, tandis que le mode opératoire correspond à seulement l’une des étapes présentée en détail. Par exemple : comment réaliser l’essuyage humide d’une surface ? De quelle façon, avec quels produits ?

Systématiquement adaptés au contexte, les protocoles de bionettoyage doivent :

  • prendre en compte les attentes de l’équipe opérationnelle d’hygiène,
  • répondre au cahier des charges rédigé par l’établissement de santé et aux exigences de l’équipe opérationnelle d’hygiène,
  • être validés par le Comité de lutte contre les infections associées aux soins (CLIAS) de l’établissement.

La durée d’efficacité d’un bionettoyage

Tous les produits détergents et désinfectants conventionnels n’ont qu’un effet ponctuel : une opération de bionettoyage réduit donc la contamination de façon temporaire. Chaque produit dispose d’un temps d’action pour couvrir son spectre bactéricide, fongicide, qui impose une durée de pause variant généralement de 5 à 15 minutes.

Dans un environnement maîtrisé comme peut l’être une salle d’opération, l’efficacité du bionettoyage perdure ensuite si l’espace reste vide. Mais dès qu’une personne pénètre dans la zone nettoyée sans respecter les règles d’hygiène imposées, le risque de contamination des surfaces est présent. Il en va de même en chambre d’hospitalisation !

L’action mécanique et le cercle de Sinner

L’efficacité du bionettoyage ne se résume pas au seul usage d’une solution détergente et désinfectante. Dans ce domaine, l’action mécanique joue un rôle décisif. Pour garantir un bon résultat, il est recommandé d’agir de façon combinée sur 4 facteurs :

  • l’action chimique,
  • l’action mécanique,
  • le temps,
  • et la température.

Cette théorie de la propreté est aussi nommée « cercle de Sinner », du nom de son inventeur allemand. Dans ce système, seule la combinaison des 4 paramètres permet d’obtenir un résultat parfait.

L’action mécanique nécessaire dépend alors de la méthode de bionettoyage mise en œuvre. Si l’agent travaille avec un bandeau microfibre pour le nettoyage des sols, l’action sera plus importante. Cela permet de supprimer bon nombre de micro organismes et d’éviter la formation de biofilm bactérien pouvant se former à cause d’une accumulation de produit détergent.

Avec une machine, l’action mécanique est facilitée, pour un résultat amélioré. Même en salle d’opération, elle peut être utilisée ponctuellement au niveau des sols pour venir casser le biofilm bactérien. Par son action thermique, un nettoyeur vapeur peut également être intéressant en matière de désinfection. La transformation de l’eau en vapeur permet de faire exploser les cellules microbiennes et d’obtenir une efficacité parfaite, sans risques liés à l’utilisation d’un produit chimique.

À noter : le bionettoyage à la vapeur répond à des conditions particulières, définies dans la norme AFNOR NT72-110 – Procédés de désinfection des surfaces par la vapeur avec ou sans contact.

L’évolution des méthodes de bionettoyage

Les produits détergents et désinfectants ont beaucoup évolué ces dernières années. En une seule opération, avec une même solution, les agents de propreté peuvent maintenant nettoyer et désinfecter les surfaces.

Pour le nettoyage des sols, l’usage de détergents et désinfectants se fait de plus en plus rare, ceux-ci étant généralement réservés à des situations à risques. Même en clinique et dans les hôpitaux, les agents travaillent le plus souvent avec des détergents neutres pour assurer la propreté des sols. Avec des bandeaux de lavage en microfibre et de l’eau, par exemple !

Le bionettoyage dans les EHPAD et en milieu hospitalier

En EHPAD et en établissement de santé, la pratique du bionettoyage diffère sur plusieurs points, même si des similitudes existent entre les deux types d’intervention.

Le bionettoyage en EHPAD

Une approche sociale et humaine plus prononcée

Les EHPAD sont des lieux de vie permanents, où l’on dit accueillir des résidents plutôt que des patients. Les agents de service sont parfaitement connus des personnes qu’ils côtoient parfois pendant des années, ce qui change profondément la nature des relations.

Sur le plan humain, les prestations liées au bionettoyage sont ainsi perçues et gérées différemment. Certains résidents aiment, par exemple, être présents lors du nettoyage de la chambre afin de pouvoir discuter avec les agents, qui participent à leur confort de vie.

Au contraire, d’autres préfèrent confier leurs clés et s’absenter, ou ne pas demander de nettoyage quotidien s’ils sont suffisamment autonomes pour le prendre en charge. La fréquence du bionettoyage est ainsi adaptée à la demande des résidents.

En ce sens, la dimension humaine du bionettoyage est fondamentale, avec un lien prononcé entre l’activité de nettoyage et la notion d’accueil hôtelier.

Pour assurer des prestations de qualité, les agents de bionettoyage qui interviennent en EHPAD doivent être formés aux procédures de bionettoyage, tout autant qu’aux codes hôteliers qui s’imposent à eux en présence de résidents.

Le niveau d’hygiène attendu en EHPAD

Dans les EHPAD, le niveau d’hygiène à garantir est important, d’autant plus en en hiver lorsque se présentent les épidémies de grippe ou de gastro-entérite. La gestion du linge des résidents et la distribution des repas sont par ailleurs considérées comme des prestations annexes.

Le bionettoyage en établissement sanitaire

Quelles différences avec les EHPAD ?

En clinique ou à l’hôpital, la durée moyenne de séjour est beaucoup plus courte, surtout avec le développement des soins ambulatoires. S’il peut échanger avec le patient, l’agent de propreté ne va pas tisser les mêmes liens qu’avec un résident en EHPAD.

La maîtrise de la contamination

Au niveau de la prévention des contaminations, l’enjeu n’est pas du tout le même non plus : la maîtrise des contaminations est importante en EHPAD, mais elle est beaucoup plus critique en établissements de santé, tant au niveau des salles d’opération que des chambres des patients.

Le bionettoyage, partie intégrante d’une démarche RSE en établissement de santé ?

De nouvelles méthodes pour répondre à cet enjeu

Depuis quelques années, les prestataires de bionettoyage innovent, font évoluer leurs procédures et leurs méthodes pour limiter l’usage de produits chimiques agressifs. Ainsi, ils assurent la sécurité du public accueilli tout en préservant la santé des agents de bionettoyage.

Différents procédés alternatifs et produits plus écologiques permettent d’avoir une vraie démarche RSE liée aux prestations d’hygiène et propreté en milieu hospitalier :

  • le bionettoyage des surfaces à la vapeur ;
  • l’utilisation de produits écolabellisés, fabriqués à partir de résidus végétaux issus de l’industrie agro-alimentaire, ou de détergents et désinfectants écocertifiés ;
  • le recours à des procédés de nettoyage sans chimie…

✨ Qu’est-ce que la propreté ?

En guise d’exemple, mettre en place une centrale de dilution permet de maîtriser parfaitement les consommations en produits pour une meilleure gestion environnementale, économique et sociale de la sécurité sanitaire.

La mécanisation des opérations offre quant à elle un réel bénéfice, en venant soulager le travail des opérateurs et en permettant de gagner en efficacité. Ainsi, les chariots de bionettoyage facilitent les opérations de nettoyage au quotidien – en plus d’être parfois fabriqués en matières recyclées et 100 % recyclables.

Une sensibilisation nécessaire

Pour inscrire le bionettoyage dans une démarche RSE, un accompagnement des agents affectés à l’hygiène et la propreté des environnements sanitaires s’impose.

Dans le cadre d’une reprise de personnel liée à un contrat de bionettoyage, ce sont les prestataires de services qui doivent former les salariés à leur poste de travail. Cette formation est importante pour leur apporter une bonne compréhension des procédures à mettre en œuvre et favoriser la transition.

La traçabilité dans les procédures de bionettoyage

En version papier ou dématérialisée, la traçabilité est fondamentale dans les prestations de bionettoyage. Ce suivi des prestations permet notamment de répondre aux exigences fixées par la Haute Autorité de Santé (HAS) pour obtenir les certifications auxquelles les établissements de santé sont soumis.

Mais la présence d’un système de traçabilité ne suffit pas : en parallèle, il convient de s’assurer que le personnel est bien formé aux méthodes du bionettoyage, et qu’il est évalué sur ses pratiques professionnelles. Pour le personnel intervenant en milieu hospitalier, le niveau de connaissances générales exigé est assez élevé, et les bonnes pratiques à respecter nombreuses. Cette responsabilité en matière de formation et de qualification des agents de service incombe aux prestataires.

En établissement sanitaire et en EHPAD, le bionettoyage est essentiel pour préserver la santé des résidents et des patients. C’est l’unique moyen de lutter contre les infections associées aux soins. Aujourd’hui, les protocoles mis en place et les méthodes utilisées sont aussi pensés pour assurer la protection et le bien-être des professionnels !

Œuvrant depuis 30 ans dans le secteur de la santé, Elior Services Santé est le premier expert français des services d’hôtellerie de santé et de bionettoyage. Nos équipes vous proposent des offres sur-mesure, adaptées à vos besoins ! Envie d’en savoir plus ?

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